Mise en examen de Nicolas Sarkozy

Nicolas Sarkozy est soupçonné d’avoir participé à des manœuvres frauduleuses pour se disculper des accusations de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007.

Nicolas Sarkozy est soupçonné d’avoir participé à des manœuvres frauduleuses pour se disculper des accusations de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007.

L’ex-président a été mis en examen vendredi 6 octobre 2023 par deux juges d’instruction qui l’interrogeaient depuis mardi dans cette affaire.

Il est poursuivi pour recel de subornation de témoin, concernant la rétractation de l’intermédiaire Ziad Takieddine de ses accusations contre lui fin 2020, et participation à une association de malfaiteurs en vue de commettre l’infraction d’escroquerie au jugement en bande organisée.

Cette décision ouvre la voie à un possible nouveau procès pour la figure de proue de la droite française.

Parmi les autres mis en cause dans cette opération, appelée « Sauver Sarkozy » par l’un des protagonistes, figurent la reine des paparazzis Mimi Marchand, l’intermédiaire Noël Dubus, le chef d’entreprise David Layani, etc.

Ziad Takieddine est un homme d’affaires franco-libanais, qui a joué le rôle d’intermédiaire dans des contrats internationaux, notamment pour l’industrie de l’armement. Son nom a souvent été mêlé à des affaires politico-financières impliquant plusieurs responsables français, comme l’affaire Sarkozy-Kadhafi ou l’affaire Karachi. Il est actuellement mis en examen pour recel de subornation de témoin et participation à une association de malfaiteurs en lien avec sa rétractation de ses accusations contre Nicolas Sarkozy fin 2020. Il est aussi en cavale depuis juin 2020, après avoir été condamné à 5 ans de prison ferme dans le volet financier de l’affaire Karachi.

Nicolas Sarkozy a été impliqué dans l’affaire Kadhafi à partir de 2012, lorsque le site d’investigation Mediapart a publié deux documents laissant supposer l’existence d’un versement de 50 millions d’euros à des fins de financement de sa campagne présidentielle de 2007 de la part du régime libyen de Mouammar Kadhafi. Ces documents auraient été signés par le chef des services secrets libyens et le directeur de cabinet de Kadhafi, et auraient été remis à Sarkozy par l’intermédiaire franco-libanais Ziad Takieddine.

L’affaire a connu plusieurs rebondissements, notamment avec les révélations de Takieddine, qui a affirmé en 2016 avoir personnellement remis trois valises d’argent liquide à Sarkozy et à son bras droit Claude Guéant entre 2006 et 2007. Takieddine s’est ensuite rétracté en 2020, affirmant avoir menti sous la pression du juge Serge Tournaire, qui instruit le dossier. Cette rétractation a elle-même fait l’objet d’une enquête pour recel de subornation de témoin, dans laquelle Sarkozy a été mis en examen le 6 octobre 2023.

Sarkozy a toujours nié les accusations portées contre lui, et a dénoncé une machination politique visant à le discréditer. Il a également été mis en cause dans d’autres affaires judiciaires, comme l’affaire Bismuth, pour laquelle il a été condamné en première instance pour violation du secret de l’instruction, corruption et trafic d’influence. Il devra comparaître devant le tribunal correctionnel en 2025 pour l’affaire Kadhafi.

L’affaire Bismuth est une affaire judiciaire dans laquelle Nicolas Sarkozy, ancien président de la République française, et son avocat Thierry Herzog, sont accusés d’avoir corrompu un magistrat de la Cour de cassation, Gilbert Azibert, pour qu’il les renseigne sur les enquêtes judiciaires en cours les concernant, notamment l’affaire Woerth-Bettencourt. Cette affaire a été révélée par des écoutes téléphoniques réalisées dans le cadre de l’enquête sur le financement libyen de la campagne présidentielle de 2007 de Nicolas Sarkozy. Les conversations entre Nicolas Sarkozy et Thierry Herzog ont été enregistrées sur des téléphones mobiles sous de faux noms, dont celui de Paul Bismuth, d’où le nom de l’affaire. Nicolas Sarkozy a été condamné en appel le 17 mai 2023 à trois ans d’emprisonnement, dont un an ferme à purger sous bracelet électronique, pour corruption et trafic d’influence dans cette affaire. Il a fait un pourvoi en cassation, qui n’a pas encore été examiné.

6 octobre 2023 20h34

214 vues totales, 1 aujourd'hui