Les logements Crous des étudiants réquisitionnés durant les Jeux olympiques de Paris 2024

Le gouvernement a annoncé qu’il offrirait « 100 euros et deux places » aux étudiants dont les logements du Crous (Centre régional des œuvres universitaires et scolaires) seront réquisitionnés pendant les Jeux olympiques de Paris 2024, qui auront lieu du 26 juillet au 11 août.

Le gouvernement a annoncé qu’il offrirait « 100 euros et deux places » aux étudiants dont les logements du Crous (Centre régional des œuvres universitaires et scolaires) seront réquisitionnés pendant les Jeux olympiques de Paris 2024, qui auront lieu du 26 juillet au 11 août.

Ces logements serviront à héberger les pompiers, les soignants, les forces de l’ordre et la sécurité civile, qui participeront à la sécurité et à l’organisation des Jeux.

La ministre de l’Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, a justifié cette décision en affirmant que 30% des logements Crous, soit 6 000 appartements, se retrouvent inoccupés durant l’été, car les étudiants arrêtent leur bail pour des raisons diverses. Sur ces 6 000 logements vides, l’idée serait d’en utiliser 3 200.

Cependant, cette annonce a suscité la colère et l’indignation des étudiants et des syndicats étudiants, qui dénoncent le « mépris » et le « ridicule » du gouvernement, alors que la situation des étudiants est déjà précaire et difficile. Certains ont même comparé cette compensation à un « 100 balles et un Mars », expression populaire pour signifier une offre dérisoire ou insultante.

Par ailleurs, le tribunal administratif de Paris a suspendu en référé la décision du Crous de limiter les baux d’occupation des logements étudiants pour l’année 2023-2024 au 30 juin 2024, suite à une procédure judiciaire entamée par le syndicat Solidaires. Le tribunal a estimé que cette décision faisait primer les intérêts des participants aux Jeux olympiques sur la situation des étudiants, alors que les Crous ont pour mission d’assurer aux étudiants une qualité de vie.

Les problèmes des étudiants en France

Les étudiants en France font face à d’autres problèmes que la précarité financière. Voici quelques exemples :

  • Le stress, la solitude et la dépression : selon une enquête de l’OVE, 35% des étudiants se disent déprimés et 25% souffrent d’isolement. La crise sanitaire a aggravé ces difficultés, en limitant les interactions sociales, en augmentant l’inquiétude face à l’avenir et en rendant les études à distance plus difficiles. Les demandes de consultation psychologique ont augmenté de 30% depuis le début de la pandémie.
  • Le décrochage scolaire : selon le ministère de l’Enseignement supérieur, le taux de réussite en licence est de 43,8% pour les étudiants entrés en 2017. Cela signifie que plus de la moitié des étudiants abandonnent ou changent d’orientation avant d’obtenir leur diplôme. Les causes du décrochage sont multiples : mauvaise orientation, difficultés académiques, manque de motivation, problèmes personnels, etc.
  • La discrimination et le harcèlement : selon une enquête du syndicat étudiant Unef, 83% des étudiantes et 20% des étudiants ont déjà été victimes de sexisme à l’université. Le harcèlement sexuel concerne 16% des étudiantes et 3% des étudiants. Par ailleurs, les étudiants issus de l’immigration ou appartenant à des minorités ethniques ou religieuses sont souvent confrontés au racisme et à l’islamophobie.

Les aides du gouvernement français

Le gouvernement français aide les étudiants de différentes manières, selon leur situation et leurs besoins. Voici quelques exemples d’aides que les étudiants peuvent percevoir :

  • La bourse sur critères sociaux (BCS) : il s’agit d’une aide financière accordée aux étudiants dont les ressources et les charges familiales ne leur permettent pas d’assurer leurs frais de scolarité et de vie. Le montant de la bourse varie selon l’échelon, de 1 032 € à 7 602 € par an.
  • L’aide au mérite : il s’agit d’une aide complémentaire à la BCS, attribuée aux étudiants boursiers ayant obtenu la mention Très bien au baccalauréat. Le montant de l’aide est de 900 € ou 1 800 € par an, selon la situation de l’étudiant.
  • L’aide à la mobilité internationale : il s’agit d’une aide destinée aux étudiants boursiers qui souhaitent effectuer une partie de leurs études à l’étranger ou un stage international. Le montant de l’aide est de 400 € par mois, pour une durée maximale de 9 mois.
  • L’aide à la mobilité pour l’inscription en Master 1 : il s’agit d’une aide de 1 000 € accordée aux étudiants boursiers, venant d’obtenir leur licence, qui s’inscrivent en Master 1 dans une autre région que celle où ils ont obtenu leur diplôme.
  • L’aide d’urgence : il s’agit d’une aide exceptionnelle accordée aux étudiants qui rencontrent des difficultés financières graves et imprévisibles. Elle peut être ponctuelle (jusqu’à 1 687 €) ou annuelle (jusqu’à 6 335 €).
  • Le repas à 1 euro : il s’agit d’une mesure mise en place par le gouvernement pour soutenir les étudiants face à la crise sanitaire. Tous les étudiants peuvent bénéficier de deux repas par jour au tarif de 1 euro dans les restaurants universitaires du Crous.
  • L’accompagnement psychologique : il s’agit d’un dispositif qui permet aux étudiants de bénéficier de trois consultations gratuites chez un psychologue, sur orientation du service de santé universitaire ou du médecin traitant.
  • Le coup de pouce à l’installation : il s’agit d’une aide de 200 € versée aux jeunes actifs âgés de moins de 25 ans qui ont signé un contrat d’apprentissage, un contrat de professionnalisation ou un contrat initiative emploi jeune (CIE-Jeunes) entre le 15 octobre 2020 et le 31 décembre 2021, et qui ont déménagé pour occuper un logement meublé ou non meublé.

Ces aides ne sont pas exhaustives et peuvent être cumulées sous certaines conditions. 

29 octobre 2023 12h02

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