Les premiers contacts entre les Grecs et les Marocains remontent au VIIIe siècle av. J.-C., lorsque les Phéniciens, un peuple sémitique originaire du Levant, fondèrent des comptoirs commerciaux le long de la Méditerranée, dont certains au Maroc, comme Lixus, Tingis (Tanger) et Sala (Rabat). Les Phéniciens étaient en concurrence avec les Grecs, qui avaient également établi des colonies dans le bassin méditerranéen, comme Cyrène en Libye ou Massalia (Marseille) en France.

Les Grecs

Les Grecs au Maroc : une présence millénaire

Les premiers contacts entre les Grecs et les Marocains remontent au VIIIe siècle av. J.-C., lorsque les Phéniciens, un peuple sémitique originaire du Levant, fondèrent des comptoirs commerciaux le long de la Méditerranée, dont certains au Maroc, comme Lixus, Tingis (Tanger) et Sala (Rabat). Les Phéniciens étaient en concurrence avec les Grecs, qui avaient également établi des colonies dans le bassin méditerranéen, comme Cyrène en Libye ou Massalia (Marseille) en France. Les deux peuples se disputaient le contrôle des routes maritimes et des ressources naturelles, notamment l’or, l’argent, l’ivoire, la pourpre et les esclaves.

Au VIe siècle av. J.-C., les Phéniciens furent supplantés par les Carthaginois, une puissante cité-État fondée par des colons phéniciens en Tunisie. Les Carthaginois héritèrent de l’empire commercial phénicien et étendirent leur influence sur le Maghreb et l’Espagne. Ils entrèrent en conflit avec les Romains, qui étaient alliés aux Grecs, lors des guerres puniques (264-146 av. J.-C.). Ces guerres se soldèrent par la destruction de Carthage et la domination romaine sur la Méditerranée occidentale.

Les Romains annexèrent le Maroc sous le nom de Maurétanie Tingitane, qui faisait partie de la province d’Afrique. Ils y construisirent des villes, des routes, des aqueducs et des monuments, dont certains sont encore visibles aujourd’hui, comme le site archéologique de Volubilis. Les Romains apportèrent leur culture, leur langue et leur religion, mais ils respectèrent aussi les traditions locales et accordèrent une certaine autonomie aux rois maures clients.

Les Grecs continuèrent à voyager et à commercer avec le Maroc sous la domination romaine. Ils y apportèrent leur savoir-faire artistique, scientifique et philosophique. Ils témoignèrent aussi de la diversité et de la richesse du pays dans leurs écrits. Parmi les auteurs grecs qui mentionnèrent le Maroc, on peut citer Hérodote, Strabon, Pline l’Ancien ou Ptolémée.

Au Ve siècle ap. J.-C., l’Empire romain d’Occident s’effondra sous les invasions barbares. Le Maroc fut envahi successivement par les Vandales, les Byzantins et les Wisigoths, qui laissèrent peu de traces de leur passage. Au VIIe siècle ap. J.-C., le Maroc fut conquis par les Arabes musulmans, qui y introduisirent l’islam et l’arabe. Les Grecs perdirent alors le contact avec le Maroc, qui entra dans une nouvelle ère historique.

Les Grecs au Maroc : une histoire oubliée

L’histoire des Grecs au Maroc est une histoire méconnue du grand public, qui a été souvent occultée ou négligée par les historiens. Pourtant, elle témoigne des liens anciens et profonds qui ont uni les deux peuples à travers les siècles. Elle révèle aussi la diversité culturelle et la tolérance religieuse qui ont caractérisé le Maroc antique.

Pour redécouvrir cette histoire, il faut se plonger dans les sources écrites grecques, mais aussi dans les vestiges archéologiques qui attestent de la présence grecque au Maroc. On peut citer par exemple les inscriptions grecques trouvées à Lixus, à Volubilis ou à Chellah, les monnaies grecques frappées à Tingis ou à Sala, les mosaïques grecques ornant les sols des villas romaines, ou encore les statues et les vases grecs exposés dans les musées marocains.

L’histoire des Grecs au Maroc est une histoire dont l’essentiel reste à dépoussiérer, à valoriser et à transmettre aux générations futures. Elle fait partie du patrimoine commun de l’humanité, et illustre les échanges et les influences mutuelles qui ont façonné la civilisation méditerranéenne.

Rôle des Grecs dans la culture marocaine

Les Grecs ont joué un rôle important dans la culture marocaine, surtout dans les domaines de l’art, de la science, de la philosophie et de la religion. Voici quelques exemples de leur influence :

  • L’art : les Grecs ont apporté leur savoir-faire artistique au Maroc, notamment dans la sculpture, la mosaïque, la peinture et la céramique. On peut admirer des œuvres d’art grecques dans plusieurs sites archéologiques marocains, comme Lixus, Volubilis ou Chellah. Les Grecs ont aussi inspiré des artistes marocains contemporains, comme le peintre Ahmed Cherkaoui, qui a utilisé des motifs grecs dans ses tableaux.
  • La science : les Grecs ont été les pionniers de la science et de la mathématique, et ont transmis leurs connaissances aux Marocains. Des savants grecs comme Pythagore, Euclide, Archimède ou Ptolémée ont influencé des savants marocains comme Ibn Battouta, Ibn Tufayl ou Ibn al-Banna. Les Grecs ont aussi introduit des instruments scientifiques au Maroc, comme l’astrolabe ou le cadran solaire.
  • La philosophie : les Grecs ont développé une pensée rationnelle et critique, qui a marqué la philosophie marocaine. Des philosophes grecs comme Platon, Aristote, Plotin ou Proclus ont été traduits en arabe et étudiés par des philosophes marocains comme Al-Kindi, Al-Farabi ou Ibn Rushd (Averroès). Les Grecs ont aussi initié le dialogue interreligieux entre le judaïsme, le christianisme et l’islam.
  • La religion : les Grecs ont apporté leur mythologie et leur culte au Maroc, où ils ont coexisté avec les religions locales. Des divinités grecques comme Héraclès, Apollon ou Athéna ont été vénérées par les Marocains, qui leur ont dédié des temples et des sanctuaires. Les Grecs ont aussi contribué à la diffusion du christianisme au Maroc, où ils ont fondé des églises et des monastères.

La perception des Marocains sur les Grecs

La perception des Marocains sur les Grecs est difficile à établir avec certitude, car il n’existe pas de sources écrites directes qui témoignent de leur point de vue. Néanmoins, on peut essayer de reconstituer leur vision à partir des indices archéologiques, historiques et culturels qui subsistent. Voici quelques éléments de réponse :

  • Les Marocains ont probablement perçu les Grecs comme des explorateurs, des commerçants et des artistes, qui ont apporté leur culture et leur savoir-faire au Maroc. Les Grecs ont été parmi les premiers à naviguer le long des côtes marocaines, à y établir des contacts et des échanges avec les populations locales, et à y laisser des traces de leur présence dans plusieurs villes du royaume. Les Marocains ont pu apprécier les produits grecs, comme le vin, l’huile d’olive, la céramique ou les bijoux, ainsi que les œuvres d’art grecques, comme les sculptures, les mosaïques ou les peintures.
  • Les Marocains ont aussi probablement perçu les Grecs comme des alliés, des amis ou des ennemis, selon les circonstances politiques et militaires. Les Grecs ont parfois soutenu les rois maures contre les envahisseurs étrangers, comme les Carthaginois ou les Romains. Par exemple, le roi Juba II, qui régnait sur la Maurétanie Tingitane au Ier siècle av. J.-C., était un admirateur de la culture grecque et un ami du philosophe Sénèque. Les Grecs ont aussi parfois été en conflit avec les Marocains, soit directement, soit par l’intermédiaire de leurs alliés romains. Par exemple, le roi Bocchus Ier, qui régnait sur la Maurétanie Césarienne au IIe siècle av. J.-C., a livré son gendre Jugurtha aux Romains après avoir consulté un oracle grec.
  • Les Marocains ont enfin probablement perçu les Grecs comme des sources d’inspiration, d’influence ou de résistance, selon les domaines culturels et religieux. Les Grecs ont apporté leur mythologie et leur culte au Maroc, où ils ont coexisté avec les religions locales. Les Marocains ont pu adopter certaines divinités grecques, comme Héraclès ou Athéna, ou les assimiler à leurs propres dieux, comme Melqart ou Tanit. Les Grecs ont aussi contribué à la diffusion du christianisme au Maroc, où ils ont fondé des églises et des monastères. Les Marocains ont pu se convertir à cette nouvelle religion, ou la rejeter au profit de leurs croyances traditionnelles ou de l’islam.