Les Carthaginois étaient les descendants des Phéniciens, un peuple de navigateurs et de commerçants originaires du Liban actuel. Ils ont fondé la cité de Carthage en 814 av. J.-C. sur les côtes de la Tunisie, et ont étendu leur influence sur tout le bassin méditerranéen occidental. Ils ont établi des comptoirs et des colonies dans plusieurs régions, dont le Maroc, où ils ont noué des relations avec les populations locales, les Libyens ou Berbères.

Les Carthaginois

Les Carthaginois étaient les descendants des Phéniciens, un peuple de navigateurs et de commerçants originaires du Liban actuel. Ils ont fondé la cité de Carthage en 814 av. J.-C. sur les côtes de la Tunisie, et ont étendu leur influence sur tout le bassin méditerranéen occidental. Ils ont établi des comptoirs et des colonies dans plusieurs régions, dont le Maroc, où ils ont noué des relations avec les populations locales, les Libyens ou Berbères.

L’histoire des Carthaginois au Maroc est mal connue, car les sources écrites sont rares et souvent partiales. Les principaux témoignages proviennent des auteurs grecs et romains, qui étaient leurs rivaux et leurs ennemis. Les fouilles archéologiques ont permis de retrouver des traces de leur présence, mais elles sont encore insuffisantes pour reconstituer avec précision leur civilisation.

On sait que les Carthaginois ont exploré les côtes marocaines dès le VIIe siècle av. J.-C., à la recherche de ressources naturelles, comme l’or, l’argent, le cuivre, le fer, le sel, le poisson, la pourpre et l’ivoire. Ils ont fondé des comptoirs commerciaux, comme Lixus (près de Larache), Tingis (Tanger), Sala (Rabat) ou Mogador (Essaouira). Ils ont aussi pénétré à l’intérieur des terres, où ils ont rencontré les tribus berbères, avec lesquelles ils ont échangé des biens et des idées.

Les Carthaginois ont exercé une influence culturelle sur les Berbères, qui ont adopté leur langue, leur écriture, leur religion et leur art. Ils ont aussi formé des alliances politiques et militaires avec eux, notamment pour résister à l’expansion romaine. Les Berbères ont fourni des soldats et des éléphants aux armées carthaginoises, qui ont affronté les Romains lors des guerres puniques (264-146 av. J.-C.).

La défaite finale de Carthage face à Rome en 146 av. J.-C. a marqué la fin de la domination carthaginoise au Maroc. Les Romains ont conquis une partie du territoire marocain, qu’ils ont intégré à la province d’Afrique. Cependant, l’héritage carthaginois n’a pas disparu pour autant. Les Berbères ont conservé certains aspects de la civilisation punique, qui se sont mêlés à ceux des autres peuples qui ont occupé le Maroc par la suite. Ainsi, la civilisation libyphénicienne ou libyco-punique a perduré jusqu’à l’époque de la conquête arabe au VIIe siècle apr. J.-C.

La religion des Carthaginois

La religion des Carthaginois était basée sur les croyances et les rites des Phéniciens, leurs ancêtres originaires du Liban actuel. Ils adoraient plusieurs dieux, mais le couple divin suprême était formé par Tanit et Baal Hammon. Tanit était la déesse de la fertilité, de la lune et de la protection, tandis que Baal Hammon était le dieu du ciel, de la fécondité et des récoltes. Ils étaient souvent représentés par des symboles, comme le croissant de lune pour Tanit ou le taureau pour Baal Hammon. Ils avaient des sanctuaires dédiés, appelés tophets, où ils pratiquaient des sacrifices rituels, notamment d’enfants, pour s’attirer la faveur des dieux. Ces sacrifices ont été très critiqués par les auteurs grecs et romains, qui étaient leurs rivaux et leurs ennemis. La religion carthaginoise a subi l’influence de la culture locale des Berbères, avec lesquels les Carthaginois ont échangé et noué des alliances. Elle a aussi intégré des éléments d’autres religions du bassin méditerranéen, comme le culte d’Isis ou de Saturne. Avec la conquête romaine de l’Afrique du Nord en 146 av. J.-C., la religion carthaginoise a progressivement disparu, remplacée par le culte de Saturne africain, qui était une forme de syncrétisme entre Baal Hammon et la divinité romaine.

Les autres dieux adorés par les Carthaginois

Les Carthaginois adoraient plusieurs dieux, mais le couple divin suprême était formé par Tanit et Baal Hammon. Tanit était la déesse de la fertilité, de la lune et de la protection, tandis que Baal Hammon était le dieu du ciel, de la fécondité et des récoltes. Ils étaient souvent représentés par des symboles, comme le croissant de lune pour Tanit ou le taureau pour Baal Hammon1.

D’autres divinités complétaient le panthéon carthaginois, parmi lesquelles :

  • Melqart : il était le seigneur de la ville assimilé à l’Héraclès grec. Il était le dieu de l’expansion et de l’enrichissement. Il avait un temple à Carthage et un autre à Gadir (Cadix) en Espagne.
  • Eshmun : il était le dieu de la médecine et le protecteur de la ville de Sidon au Liban. Il était considéré comme le fils d’Apollon. Il avait un sanctuaire à Carthage où il recevait des offrandes.
  • Baal Hamman : il était le dieu du feu et du soleil. Il était associé à Saturne et à Cronos. Il était vénéré dans les tophets, des lieux de sacrifice où les Carthaginois offraient parfois des enfants pour s’attirer la faveur des dieux.

L’influence de la religion carthaginoise sur l’art et l’architecture

La religion carthaginoise a eu une influence notable sur l’art et l’architecture de la civilisation punique. Voici quelques exemples :

  • L’art carthaginois se caractérise par la prédominance des motifs religieux, notamment les symboles des dieux principaux, Tanit et Baal Hammon. Tanit est souvent représentée par un croissant de lune surmonté d’un disque solaire, tandis que Baal Hammon est associé au taureau, à la colombe et au brûle-parfum. Ces symboles apparaissent fréquemment sur les stèles votives, les monnaies, les bijoux, les poteries et les mosaïques.
  • L’architecture carthaginoise reflète également l’importance du culte des dieux. Les temples étaient souvent construits sur des collines ou des points élevés, offrant une vue imprenable sur la mer Méditerranée. Ils étaient ornés de sculptures et de mosaïques représentant les divinités et les scènes mythologiques. Les sanctuaires dédiés à Baal Hammon et à Tanit, appelés tophets, étaient des lieux de sacrifice où les Carthaginois offraient parfois des enfants pour s’attirer la faveur des dieux. Ces tophets étaient entourés de murs et contenaient des milliers d’urnes funéraires avec des inscriptions votives.
  • L’art et l’architecture carthaginois ont aussi subi l’influence des cultures locales et méditerranéennes, notamment celles des Berbères, des Grecs et des Romains. Les Carthaginois ont adopté certains éléments de ces civilisations, comme le style dorique pour les colonnes, le culte d’Isis ou de Saturne, ou encore la représentation du visage humain. Ils ont aussi développé leur propre originalité, comme le montre le site de Kerkouane, où l’on peut admirer des maisons puniques avec des plans géométriques, des cours intérieures, des bassins et des fresques murales.

Sites web