Moulay Youssef Roi du Maroc

Moulay Youssef

Moulay Youssef ou Moulay Youssef ben Hassan, né en 1881 à Meknès et mort le 17 novembre 1927 à Fès, est un sultan de la dynastie alaouite. Il est le fils du sultan Hassan Ier et le frère du sultan Abdelhafid.

Il épouse Lalla Zineb, fille du caïd Ahmed ben Moussa, dont il a trois fils : Mohammed V, Moulay Hassan et Moulay Abdellah. Il a aussi une fille, Lalla Aïcha, issue d’une autre épouse.

Il succède à son frère Abdelhafid en 1912, après la signature du traité de Fès qui instaure le protectorat français au Maroc. Il est surnommé le « sultan des Français » car il accepte de collaborer avec les autorités coloniales. Il doit faire face à plusieurs révoltes nationalistes et tribales, notamment celle d’Abdelkrim dans le Rif.

Il accomplit plusieurs réformes administratives, judiciaires et religieuses, avec l’aide du résident général Lyautey. Il favorise l’éducation et la modernisation du pays. Il se rend en France en 1926 pour rencontrer le président Gaston Doumergue et visiter la tombe du Soldat inconnu.

Il meurt en 1927 d’une crise cardiaque et est enterré à Rabat. Il est remplacé par son fils Mohammed V.

Moulay Youssef est aussi un poète qui a écrit plusieurs ouvrages en arabe classique, dont un recueil de poèmes intitulé « Les perles éclatantes ». Il a également composé des chants religieux et patriotiques.

Moulay Youssef et les français

La relation entre Moulay Youssef et les Français était complexe et ambiguë. D’un côté, il était considéré comme un allié et un interlocuteur privilégié par les autorités coloniales, qui lui accordaient un certain respect et une certaine autonomie. Il collaborait avec le résident général Lyautey pour mettre en œuvre des réformes et moderniser le pays. Il se rendait régulièrement en France pour des visites officielles et des soins médicaux.

D’un autre côté, il était perçu comme un traître et un fantoche par une partie de la population marocaine, qui lui reprochait d’avoir accepté le protectorat et d’avoir renoncé à la souveraineté du pays. Il devait faire face à des révoltes nationalistes et tribales, notamment celle d’Abdelkrim dans le Rif, qui contestaient sa légitimité et son autorité. Il était aussi critiqué par certains membres de sa famille et de sa dynastie, qui aspiraient à reprendre le pouvoir ou à s’opposer aux Français.

Moulay Youssef avait donc une position délicate, entre deux feux, qui lui demandait de faire preuve de diplomatie et de pragmatisme. Il essayait de concilier les intérêts du Maroc et ceux de la France, tout en préservant son prestige et sa dignité. Il était conscient des limites de son pouvoir, mais aussi de son rôle historique dans la transition vers l’indépendance du pays.

Principaux défis

Les principaux défis auxquels Moulay Youssef a été confronté pendant son règne étaient :

  • La gestion du protectorat français, qui limitait sa souveraineté et son indépendance. Il devait composer avec le résident général Lyautey, qui avait le pouvoir réel sur le pays et qui imposait ses vues sur les réformes et les affaires politiques.
  • La résistance des nationalistes et des tribus, qui contestaient son autorité et celle des Français. Il devait faire face à des soulèvements armés, notamment dans le Rif, où Abdelkrim menait une guerre contre les forces coloniales. Il devait aussi calmer les tensions sociales et religieuses, provoquées par la modernisation du pays et l’influence occidentale.
  • La légitimité de son règne, qui était remise en question par certains membres de sa famille et de sa dynastie. Il devait affronter les intrigues et les complots de ses frères, de ses oncles ou de ses cousins, qui cherchaient à le renverser ou à le discréditer. Il devait aussi assurer la succession de son fils Mohammed V, qu’il avait désigné comme héritier dès 1922.

Moulay Youssef a donc dû relever de nombreux défis, qui ont marqué son règne et son époque. Il a su faire preuve de courage, de sagesse et de diplomatie pour maintenir la paix et la stabilité du pays.