Annulation du festival de cinéma de Carthage

Le festival de cinéma de Carthage, qui devait se tenir du 28 octobre au 4 novembre, a été annulé par le ministère tunisien des Affaires culturelles, en solidarité avec les Palestiniens. Cette décision a suscité des réactions contrastées dans le pays, entre soutien et critique.
Le festival de cinéma de Carthage, qui devait se tenir du 28 octobre au 4 novembre, a été annulé par le ministère tunisien des Affaires culturelles, en solidarité avec les Palestiniens. Cette décision a suscité des réactions contrastées dans le pays, entre soutien et critique.

Le festival de cinéma de Carthage, qui devait se tenir du 28 octobre au 4 novembre, a été annulé par le ministère tunisien des Affaires culturelles, en solidarité avec les Palestiniens. Cette décision a suscité des réactions contrastées dans le pays, entre soutien et critique.

Le festival de cinéma de Carthage, créé en 1966, est le plus ancien et le plus prestigieux des festivals consacrés au cinéma arabe et africain. Il accueille chaque année des centaines de films, de réalisateurs et de professionnels du septième art, ainsi qu’un large public. Il est considéré comme un événement culturel majeur en Tunisie, mais aussi comme un espace de débat et d’expression.

L’annulation de la 34e édition du festival a été annoncée jeudi 19 octobre par le ministère des Affaires culturelles, dans un communiqué qui invoque la situation humanitaire critique dans la bande de Gaza, à la suite de la brutale agression sioniste. Le ministère affirme ainsi sa solidarité avec le peuple palestinien frère, qui subit depuis plusieurs jours des bombardements meurtriers de la part de l’armée israélienne.

La Tunisie, qui a abrité de 1982 à 1994 l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) de Yasser Arafat après son départ du Liban, a toujours affiché son soutien indéfectible à la cause palestinienne. Le président Kaïs Saïed a d’ailleurs dénoncé mercredi un silence international sur les génocides perpétrés par l’armée israélienne contre les Palestiniens. Plusieurs manifestations ont été organisées à travers le pays pour condamner les attaques israéliennes et réclamer l’arrêt des hostilités.

Toutefois, l’annulation du festival de cinéma de Carthage n’a pas fait l’unanimité dans le milieu culturel tunisien. Certains acteurs du secteur ont regretté cette décision, estimant qu’elle pénalise les réalisateurs arabes et africains qui devaient présenter leurs œuvres, ainsi que le public tunisien qui attendait cet événement avec impatience. Ils ont également souligné que le festival aurait pu être l’occasion de diffuser des films palestiniens qui auraient pu sensibiliser l’opinion sur le conflit en cours.

D’autres voix se sont élevées pour défendre l’annulation du festival, la jugeant conforme aux principes et aux valeurs du peuple tunisien. Ils ont rappelé que le festival de cinéma de Carthage avait déjà été annulé ou reporté par le passé, pour des raisons politiques ou sécuritaires. Ils ont aussi affirmé que le festival n’avait pas vocation à se tenir dans un contexte de guerre et de souffrance, et qu’il fallait privilégier la solidarité humaine sur la célébration artistique.

L’annulation du festival de cinéma de Carthage illustre ainsi les tensions et les dilemmes qui traversent la société tunisienne, entre engagement politique et aspiration culturelle. Elle pose aussi la question du rôle et du sens du cinéma dans un monde en crise.

Les autres festivals de cinéma en Tunisie

Il y a plusieurs autres festivals de cinéma en Tunisie, qui couvrent différents genres, thématiques et publics. Voici quelques exemples:

  • Le Festival international du film amateur de Kélibia (FIFAK), créé en 1964, est le plus ancien festival de cinéma en Tunisie. Il se consacre au cinéma indépendant et alternatif, et accueille des films de tous les pays et de tous les formats.
  • Le Festival international du film pour l’enfance et la jeunesse (FIFEJ), créé en 1983, est le premier festival du genre en Afrique et dans le monde arabe. Il vise à promouvoir le cinéma éducatif et ludique pour les enfants et les adolescents, et à favoriser les échanges entre les professionnels du secteur.
  • Le Festival international du film documentaire et court-métrage de Médenine, créé en 2015, est un festival dédié au documentaire et au court-métrage, qui met en avant les productions locales, régionales et internationales. Il propose des projections, des ateliers, des débats et des rencontres.
  • Le Festival du cinéma arabe de Djerba, créé en 2019, est un festival qui célèbre le cinéma arabe dans sa diversité et sa richesse. Il offre une vitrine aux films arabes récents ou inédits, et organise des compétitions, des hommages, des masterclasses et des panels.
  • Le Mawjoudin Queer Film Festival (MQFF), créé en 2018, est le premier festival de cinéma queer en Tunisie. Il vise à donner de la visibilité aux personnes LGBTQIA+ et à leurs expressions artistiques, ainsi qu’à sensibiliser le public aux questions de genre et de sexualité.

20 octobre 2023 18h43

269 vues totales, 0 aujourd'hui